Déplacements de demain : collectivités et entreprises en première ligne
Jusqu’à récemment (avant l’envolée des prix de l’énergie), la question des mobilités ne constituait pas un sujet de campagne pour les prétendants à l’Elysée. La crise sanitaire a pourtant profondément bouleversé les modes de travail (émergence du télétravail), et par voie de conséquence, de déplacements des Français. C’est sans doute la raison pour laquelle le think-tank de la mobilité, Forum Vies mobiles, soutenu par la SNCF, s’est penché sur ce que pourraient être les mobilités de demain pour les Français.
Vivre en dehors des grandes villes, tout en bénéficiant d’un réseau d’infrastructures aussi dense que dans les grandes métropoles, revient majoritairement dans les attentes soulevées par les citoyens. Ce rééquilibrage territorial entre petites, moyennes et grandes villes, concerne non seulement les réseaux de transports, mais également les commerces, services publics, offres de santé, activités culturelles. Sans oublier un tissu économique étoffé, susceptible de leur donner des emplois.
En finir avec « la galère » des transports quotidiens
« Les citoyens appellent à trouver des solutions pour apaiser leurs trajets, en les rendant moins longs, moins fréquents et moins polluants », explique encore le rapport. Gérer « la galère » des déplacements quotidiens, liée aux trajets domicile-travail est une autre attente majeure des Français. En effet, les mois de confinement et de télétravail ont fait oublier aux actifs les heures perdues dans les embouteillages, soit derrière leur volant, soit dans les transports en commun congestionnés. « Il faut arrêter d’additionner et de mettre en concurrence les offres (voiture, train, bus, vélo, ...) et lancer les bases d’un système où chaque mode serait vraiment connecté aux autres, tout en ayant sa zone de pertinence, pour permettre des déplacements porte à porte sur tous les territoires (ville, périurbain, campagne) », insiste le Forum des Vies mobiles dans son rapport. C’est tout le sens des projets de MaaS (mobility as a service) développés par plus d’une quarantaine de collectivités en France, selon les chiffres du Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement).
A cet égard, l’association se montre réservée sur l’avantage qu’il y aurait pour certains à vivre dans les grandes agglomérations : « la densité est loin d’être la solution miracle : si les Franciliens peuvent éviter plus que les autres le passage à la pompe à essence, ils subissent de plein fouet la galère des transports collectifs bondés », estime-t-elle. Autre initiative mise en avant, élargir les plages horaires de fonctionnement des lignes de métro, jusqu’à 24h/24. Une solution plébiscitée par les salariés en horaires décalés, qui pourraient ainsi troquer des trajets à bord de bus de nuit bondés et pas toujours sécurisés, pour des rames de métro.
Développer l’usage du vélo sur des courtes distances
Promouvoir la pratique du deux-roues peut constituer à l’avenir un vrai mode de déplacement utile et agréable pour les Français. Aujourd’hui 40% des déplacements effectués en voiture le sont sur des distances de moins de 5 kilomètres. « On pourrait commencer par les 30 % des Français qui pratiquent l’ensemble de leurs activités à moins de neuf kilomètres de chez eux mais recourent encore trop largement à la voiture individuelle », suggère le think-tank soutenu par la SNCF.
Une chose est sûre en tout cas : les citoyens en appellent aux entreprises pour insuffler le mouvement et conduire le changement. A elles de gérer les rythmes de travail de leurs collaborateurs ; favoriser les horaires décalés pour éviter les transports en commun, ou les routes saturées ; développer en collaboration avec les municipalités des navettes inter-entreprises ; maintenir, voire développer, le télétravail….
