Valeur résiduelle : 3 questions à Mhamed Laraki, Directeur Pricing & Asset Valuation chez Arval

Gestion 20 Septembre 2024

Lecture : 2 min

La valeur résiduelle d’un véhicule peut être source de questionnement, à la fois au niveau de son mode de calcul, mais aussi de son impact sur les loyers mensuels de vos contrats en Location Longue Durée (LLD). Dans cette interview, Mhamed Laraki, Directeur Pricing & Asset Valuation chez Arval, nous explique les éléments pris en compte lors de son calcul et les expertises d’Arval qui entrent en jeu.

Qu'est-ce que la valeur résiduelle d'un véhicule ?

Mhamed Laraki : La valeur résiduelle d’un véhicule dans une LLD représente sa valeur estimée à la fin du contrat de location. En d’autres termes, cela correspond au prix auquel Arval estime pouvoir le revendre sur le marché du véhicule d’occasion à l’issue du contrat.

La valeur résiduelle permet de déterminer la différence entre le prix initial d’un véhicule et celui en fin de contrat, ce qui impacte directement les loyers mensuels dont s’acquittent nos clients : plus la valeur résiduelle est élevée, plus la différence entre les deux prix est faible, ce qui entraîne des loyers mensuels plus bas. À l’inverse, plus elle est basse, plus l’écart entre les deux prix est grand et plus les loyers mensuels sont élevés.

Comment est calculée la valeur résiduelle d’un véhicule ?

Mhamed Laraki : Au sein d’Arval, le calcul des valeurs résiduelles repose sur trois piliers:

La « data science*»
L’exploitation de nos données de revente sur le marché du véhicule d’occasion permet à notre équipe de data scientists** de construire des modèles statistiques et nous fournir une estimation de prix de revente de tous les véhicules, quels que soient leur âge, kilométrage, marque, type, options, etc. 

L’expertise économique
Ces modèles statistiques nous permettent ainsi de quantifier les performances de revente sur le marché de l’occasion aujourd’hui, auxquelles nous ajoutons une « surcouche » d’analyse macroéconomique pour estimer le niveau du marché du véhicule d’occasion à l’issue des contrats que l’on signe aujourd’hui.
Cette « surcouche » (inflation, PIB, chômage, offre de véhicule neuf et d’occasion, etc.) est estimée grâce à l’expertise économique du Groupe BNP Paribas, nous permettant ainsi de connaître et prendre en compte les données qui impacteront le marché du véhicule d’occasion d’ici la fin des contrats.
    
L’expertise automobile
Enfin, une fois le niveau du marché futur déterminé, l’expertise automobile entre en jeu pour affiner le positionnement relatif de chacun des modèles de voiture présents au catalogue des constructeurs. Sont notamment pris en compte dans cette dernière étape: les performances de revente de chaque modèle sur le marché du véhicule d’occasion, son cycle de vie (modèle plus ou moins récent), les risques de concentration (un véhicule très présent sur le marché peut voir sa valeur être tirée vers le bas), etc.

Quelle est la tendance du marché des véhicules d'occasion depuis 12 mois ?

Mhamed Laraki : Après une envolée du marché du véhicule d’occasion due aux pénuries des semi-conducteurs et à la diminution de l’offre de véhicules neufs qui en a découlée, on observe un retour progressif à la normale sur le marché du véhicule d’occasion. Malgré un repli constaté sur tous types de véhicules, il est intéressant de noter que les hybrides non rechargeables et les diesels sont les deux motorisations dont le marché baisse le moins. A contrario, les véhicules essence ou hybrides rechargeables ont connu la plus forte baisse.
En ce qui concerne les véhicules électriques, l’instabilité sur le marché du véhicule neuf (baisse des prix catalogue, augmentation des remises, changement de règles d’attribution des bonus) a tiré les prix des véhicules d’occasion électriques à la baisse sur le marché S2 2023 / S1 2024.
 

* Connaissance des données.
** Analyste des données


 

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