Autoroutes à flux libre, attention le paiement reste obligatoire

Gestion 31 May 2024

Lecture : 3 min

Le bilan du premier péage en « flux libre », mis en place en novembre 2022 sur l’A79 entre Digoin (Bourgogne-Franche-Comté) et Sazeret (Auvergne-Rhône-Alpes), a démontré l’importance de bien communiquer sur les modalités de paiement. Tandis que le nombre d’accidents a baissé, des milliers d’amendes pour non-paiement ont été envoyées aux conducteurs. Comment les éviter à l’approche de la mise en place des péages à flux libre sur l’A13 et l’A14 ?

Comment ça marche ? Des portiques à la place des barrières

La fin des barrières ne signifie pas la gratuité des péages ! Les habituelles bornes de paiement aux barrières vont disparaître, mais ce seront désormais des portiques qui comme des arches au-dessus des autoroutes vont surplomber les voies. Grâce à une série de caméras et capteurs installés, ils vont lire et photographier la plaque d’immatriculation ou scanner le badge de télépéage fixé sur le pare-brise, et mesurer le gabarit du véhicule pour adapter le tarif dû.

Comment payer ? Télépéage, en ligne, ou dans certains commerces

Plusieurs options sont possibles pour le paiement, dans un délai maximum de 72 h :

  • La solution la plus simple : posséder un badge de télépéage, auquel cas, aucun changement ou presque. La vitesse n’est pas limitée à 30 ou 50 km/h comme aux barrières de péage, vous roulez et les caméras du portique scannent votre badge à condition qu’il soit bien visible sur le pare-brise. Les montants du péage vous seront ensuite facturés mensuellement via votre compte-rendu de mandat si vous avez bien souscrit à la prestation carburant et télépéage auprès d'Arval.
  • Deuxième solution : en ligne. Il sera possible pour votre conducteur de payer directement sur le site sanef.com (ou aliae.com pour l’A79) en indiquant son immatriculation. Le réseau autoroutier offre aussi la possibilité de se doter d‘un compte client pour activer le paiement automatique à chaque passage. Il suffira de créer un compte sur le site sanef.com, d’entrer sa plaque d’immatriculation avec une preuve comme le certificat d’immatriculation et d’ajouter ses coordonnées bancaires pour être prélevé automatiquement à chaque déplacement grâce à la lecture de la plaque. Le conducteur devra ensuite se faire rembourser les frais de péage auprès de son entreprise.
  • Et enfin, pour ceux qui souhaitent payer dans un lieu physique ou en espèces : les tabacs-presse du réseau Nirio administré par la Française des Jeux. Il sera possible de payer son péage dans 10 000 points tabac-presse partout en France, comme c’est déjà le cas pour le règlement des amendes.

EN CHIFFRE : sur l’ensemble des usagers de l’A79, 65 % disposent du télépéage et 35 % réalisent leur paiement sur internet*.

Que se passe-t-il en cas de non-paiement ?

En cas de non-paiement dans les 72 heures, la société d’autoroute envoie un avis de paiement à l’adresse du certificat d’immatriculation du véhicule scanné par le (ou les) portique(s). Une indemnité forfaitaire sera ajoutée au prix du péage : de 10 € si elle est réglée sous 15 jours à 90 € au-delà de 15 jours. Passés 63 jours sans règlement, la Sanef transfère le dossier aux services de l’État qui prennent le relais et appliquent une amende de 4ème classe s’élevant à 375 euros.

Au total, 14 portiques vont être installés sur l’axe A14/A13. La mise en service de ce péage à flux libre se fera progressivement à partir de juin 2024 et jusqu’à la fin de l’année. Le temps de mettre en place les portiques, la circulation se fera sur des voies provisoires situées aux extrémités des barrières de péage et limitées à 80 ou 90 km/h. 

Pour éviter les amendes et faciliter la vie de vos conducteurs, équipez vos véhicules circulant sur ces autoroutes de badges de télépéage . Pour vous, c’est aussi moins de temps perdu à gérer des notes de frais. Tous les frais de péage de vos véhicules sont consolidés sur une seule facture mensuelle. N’hésitez pas à contacter votre interlocuteur commercial habituel pour les mettre en place.

Projet autoroute en flux libre

Le futur « flux libre » s’étendra à 14 péages existants sur l’A13 et l’A14. (©DR/Sanef).

3 questions pour mieux comprendre les péages à flux libre

Flux libre = libre choix ?

L’introduction du péage en flux libre sur les autoroutes françaises découle d’une décision de l’État qui l’a inscrite dans la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) de décembre 2019, pour contribuer à diminuer les émissions de CO2 en réduisant les embouteillages aux barrières de péages. Elle s’impose désormais pour toute nouvelle infrastructure autoroutière et est appelée à se développer sur d’autres autoroutes déjà existantes.

Pourquoi passer au flux libre ?

Le péage en flux libre a conquis les autorités pour plusieurs raisons : 

  • Moins de freinage sur autoroutes et plus d’arrêt aux barrières de péage, ce qui réduit de fait les émissions de CO2 liées aux embouteillages.
  • Moins d’embouteillages, ce qui fluidifie le trafic et offre un gain de temps aux conducteurs.
  • Moins de bitume : les espaces occupés par les nombreuses voies de péages sont rendus à la nature. Ainsi, fin 2025, 28 hectares sur les autoroutes A13 et A14 seront revégétalisés.

 

La France en retard ?

S’il est récent en France, le développement du flux libre est une réalité depuis plusieurs décennies dans de nombreux pays. C’est la Norvège qui la première a adopté ce système en 1991. Il équipe désormais les autoroutes d’une vingtaine de pays sur tous les continents (Chili, Costa Rica, Brésil, États-Unis, Australie, Japon, Espagne, Portugal…) et coexiste le plus souvent avec le modèle traditionnel des barrières de péage. En France, le premier essai du flux libre date de 2019 à l’Est de Metz sur le diffuseur n° 36 de Boulay Moselle (A4) (Sanef). Puis en 2022 dans l’Allier, sur les 88 km de l’autoroute A79 nouvellement aménagée par le groupe APRR.  

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