Le marché de l'occasion en 3 questions

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Interview de Nicolas Le Carrer-Le Goff, Directeur Sourcing & Pricing Remarketing chez Arval

Le marché du véhicule d’occasion connaît des transformations profondes post-Covid. Pour tous les acteurs de la filière automobile, il est devenu plus stratégique mais également plus difficile à décoder. Nicolas Le Carrer-Le Goff, Directeur Sourcing & Pricing Remarketing chez Arval, dresse un état des lieux de ce marché qui mécaniquement accueille de plus en plus de modèles électrifiés (100 % électriques et hybrides).

Quelles tendances observez-vous sur le marché de l’occasion ?

Nicolas Le Carrer-Le Goff : En 2024, le marché de l’occasion n’a pas retrouvé son niveau d’avant Covid qui était proche des 5,9 millions d’immatriculations. Le marché 2024 s’établit à 5,4 millions d’immatriculations, et reste soumis à une conjoncture économique globale complexe, inflationniste et à une forte incertitude au niveau réglementaire. 

En parallèle, même si le prix des véhicules d’occasion a baissé de 6 à 8 % par rapport à 2023, il reste élevé pour les acheteurs finaux et toujours sensiblement supérieur aux références d’avant Covid. Les coûts financiers de portage des stocks chez les professionnels conjugués à l’allongement des délais moyens de vente continuent à impacter le prix des véhicules d’occasion. 

Par ailleurs l’écart de prix entre véhicule d’occasion et véhicule neuf tend à se réduire, car les constructeurs pratiquent sur le neuf une politique tarifaire agressive, notamment en raison de l’arrivée de nouveaux acteurs qui rebattent les cartes du marché. Ce qui bien sûr n’est pas pour favoriser le véhicule d’occasion.

Enfin, c’est un marché où les véhicules diesel sont encore très recherchés et s’ils représentent environ 40 % des ventes de voitures d’occasion, c’est plutôt par manque d’offres, et non par manque d’attractivité. 

Quel impact a eu l’arrivée des véhicules électrifiés sur le marché de l’occasion ?

Nicolas Le Carrer-Le Goff : Ce marché naissant qui représente moins de 15 % des ventes⁽¹⁾ est encore timide et évolue de manière différenciée en fonction du type de technologie :

• L’hybride rechargeable (PHEV) est maintenant mieux connu et commence à trouver son public. 

• L’hybride non rechargeable (FHEV) est demandé et apprécié, au point de devenir le véhicule électrifié de référence sur le marché de l’occasion. 

• Pour le véhicule 100 % électrique (BEV), la demande est faible en raison du prix encore élevé et de l’évolution très rapide de la technologie. 

Selon vous, qu’est-ce qui va influencer l’évolution des prix dans les prochains mois ?

Nicolas Le Carrer-Le Goff : Il va y avoir mécaniquement une évolution vers plus de véhicules électrifiés d’occasion disponibles dans les mois et années à venir. Sans surprise, ce qui sera déterminant c’est le niveau de la demande au regard de l’offre. 
Sur les motorisations thermiques, le principal facteur sera certainement le maintien d’une demande soutenue sur le diesel face à une offre qui devrait se réduire encore.

⁽¹⁾Baromètre Indicata