Souvent la voiture électrique est associée aux courtes et moyennes distances. Les motorisations thermiques ont en effet toujours la préférence des « gros rouleurs » des flottes d’entreprise. Mais ces idées reçues, qui constituent l’un des principaux freins au passage au tout-électrique, sont-elles toujours vraies ?
« Impossible de faire un Paris-Lyon sans recharger » : FAUX MAIS…
Nombre de modèles récents – les Volkswagen ID4, Hyundai Ioniq 6, ou encore Kia EV6 – affichent une autonomie de 500 km. Pour ces modèles, un Paris-Lyon en voiture électrique, soit une distance de 470 km, est théoriquement possible. Néanmoins, il est plus prudent de recharger en cours de route afin de se laisser une marge de sécurité. Et, comme il est recommandé de faire une pause toutes les deux heures sur autoroute, même avec un véhicule présentant une autonomie plus faible, ce trajet est facilement réalisable grâce aux nombreuses bornes de recharge présentes sur les aires de services.
« Sur les autoroutes françaises, toutes les aires disposent de points de recharge » : VRAI
Depuis le 1er janvier 2023, les concessionnaires autoroutiers français ont pour obligation d’équiper l’intégralité des aires de services de leurs réseaux en points de recharge électrique rapide d’une puissance supérieure à 22 kW*. Ainsi, à l’été 2023, 99 % de ces aires (366) étaient équipées selon l’Association des Sociétés Françaises d'Autoroutes (ASFA). Cela représente un point de recharge tous les 50 kilomètres en moyenne.
« Recharger allonge considérablement le temps de trajet » : FAUX
Parmi les 2 922 bornes de recharge disponibles sur le réseau autoroutier national, 83 % délivrent de la recharge « très haute puissance » selon l’ASFA, c’est-à-dire supérieure à 150 kW. Ces bornes permettent de recharger 80 % de la batterie d’un véhicule électrique en moins de 30 minutes, le temps de prendre un café.
« Il est possible de connaître en un clin d’œil la disponibilité d’une borne » : VRAI
Différents outils permettent de vérifier facilement – et en direct – la disponibilité de ces presque 3 000 points de recharge. C’est notamment le cas des applications associées aux cartes multi-énergies TotalEnergies et Shell proposées par Arval. D’autres applications, comme Chargemap ou Plugshare, affichent également en temps réel la disponibilité des points de charge.
CAS PRATIQUES
1/ Paris-Lyon (470 km) en électrique
- Tesla Model 3 – batterie standard (2024)
- Nb d’arrêts à prévoir : 2 arrêts de 12 et 9 min (batterie à 100 % au départ)
- Durée de trajet : 4h38, contre 4h17 en thermique (hors pauses pour le trajet en thermique)
- Pour info, coût de recharge sur le trajet : 13,6 €
2/ Paris-Le Mans (209 km) en électrique
- Peugeot e-3008 – autonomie standard (2024)
- Nb d’arrêts à prévoir : aucun (batterie à 100 % au départ)
- Durée de trajet : 1h55, soit la même qu’en thermique
Itinéraire le plus rapide calculé sur abetterouteplanner.com
Contrairement aux idées reçues, effectuer un long trajet autoroutier en véhicule électrique est quasiment aussi aisé qu’en thermique, et avec des temps de trajet similaires. Ainsi, l’électrique convient tout à fait aux conducteurs qui réalisent jusqu’à 250 km par jour, notamment sur autoroute, sans que des arrêts pour recharge ne soient forcément nécessaires.
De plus, rouler en voiture électrique sur longs trajets est plus économique que les autres motorisations, les économies en carburant augmentant avec la distance parcourue. Le véhicule électrique devient également une solution économique et durable pour effectuer des trajets longue distance. Alors passez le message à vos conducteurs !
*Permettant le transfert d'électricité vers un véhicule électrique à une puissance supérieure à 22 kW