Ils s’appellent Hopium, NamX, Hyvia et Hype. Quatre nouveaux constructeurs automobiles ont pris de l’avance en se positionnant sur la mobilité hydrogène lors du Mondial de l’Auto 2022. Et le show était à la hauteur de leurs ambitions !
Le véhicule à hydrogène a le potentiel de proposer une alternative au véhicule électrique. Offrant une facilité de recharge et n’émettant que de l’eau, la technologie des piles à combustible zéro émission continue de se développer. La preuve au Mondial de l’Auto.
Coup de projecteur sur les nouveaux constructeurs
On ne les attendait pas pour cette édition 2022 du Mondial de l’Auto placée sous le signe de l’électrique, alors les quatre nouveaux constructeurs ont sorti le grand jeu pour émerger face aux autres acteurs présents aussi sur la mobilité hydrogène.
C’est le cas de la start-up française Hopium qui a fait une entrée remarquée à la Porte de Versailles avec sa « Machina Vision », première berline de la firme, dévoilée sur un stand digne des constructeurs traditionnels. L’entreprise, créée en 2019, a annoncé la couleur en se positionnant déjà comme le premier constructeur français de véhicules haut de gamme 100 % hydrogène. Objectif : rivaliser avec les véhicules Tesla sur ce segment de marché. Elle projette une mise en production « Made in Normandie » de 10 000 berlines luxueuses d’ici 2025.
De son côté, le constructeur franco-marocain, NamX, a placé la barre très haut en présentant le premier SUV à hydrogène vert avec une autonomie affichée de 800 km. Une performance rendue possible grâce à un système révolutionnaire de recharge mobile baptisé « CapXtores » qui mettrait fin au problème du manque actuel de stations à hydrogène. Chargées dans une sorte de distributeur, les capsules s'insèrent à la main à l'arrière du véhicule. Le futur utilisateur du Namx HUV aurait ainsi la possibilité de rouler sans s'arrêter un maximum de temps. Une question d'usage, centrale, pour tous les conducteurs éco-responsables !
Quant à Hyvia, issue du groupe Renault et Plug Power, elle a affiché une ultra-réactivité pour entrer sur le marché des véhicules utilitaires à hydrogène. Son Master Van H2-Tech, combinant électrique et hydrogène, sera disponible dès 2023. L’utilitaire H2 de demain, rechargeable en moins de trois minutes, bénéficie d’une production 100 % française répartie sur trois sites.
Enfin, les taxis à hydrogène Hype ont joué la stratégie verte à plein pot en proposant des stations de distribution d’hydrogène via des partenariats industriels avec Hydrogen Refueling Solutions, McPhy et Air Liquide. Avec l’ambition de devenir le « premier réseau à la bonne échelle de distribution d'hydrogène vert en France », notamment dédié aux professionnels de la mobilité tels que les taxis, les logisticiens, les poids lourds, et les services publics. Ils visent la tête du podium sur le marché, pas moins.
Un financement national stratégique
Si ces quatre constructeurs ont pris de l’avance, c’est aussi grâce au soutien financier du Gouvernement français. Dans le cadre du plan France Relance, deux milliards d’euros ont en effet été attribués au développement de l’hydrogène décarboné. Trois grandes priorités ont été définies : faire émerger une filière française de l’électrolyse, développer la mobilité des camions de transports à l’hydrogène décarboné, et soutenir la recherche, l’innovation et le développement de compétences.
Le match batterie électrique VS pile à combustible à hydrogène
Mais concrètement, quelles différences entre une batterie électrique et une pile à combustion à hydrogène ?
Si le véhicule à hydrogène et l’électrique disposent tous les deux d’un moteur électrique, leur fonctionnement est néanmoins différent. Les véhicules à hydrogène fonctionnent par principe d’oxydoréduction : 2 H2 + O2 → 2 H2O. Grâce à l’oxygène, la pile à combustible transforme l’hydrogène en électricité et en eau. L’électricité produite permet alors de faire tourner le moteur tandis que l’eau s’évapore du pot d’échappement.
En résumé, le véhicule à hydrogène est décarboné à zéro émission avec une énergie peu consommatrice en terres rares, contrairement à l’électrique. Le rechargement se fait en quelques minutes sur bornes ou via des cartouches d’hydrogène de NamX, une autonomie théorique bien supérieure à celle des véhicules électrifiés.
Sur le papier, le véhicule à hydrogène gagne donc bien la bataille. Mais le développement des chaînes de distribution d’hydrogène vert en France reste restreint, avec seulement 61 stations-service en fonctionnement à l’heure actuelle. Comptons sur la pro-réactivité des nouveaux acteurs pour progresser sur ce terrain!