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Véhicules électriques, recyclage des matériaux et technologies embarquées ont tenu le haut de l’affiche du Mondial de l’Auto 2024. Entre réinventions nostalgiques et avancées futuristes, les constructeurs ont marqué les esprits, témoignant d'une industrie en pleine transition électrique et digitale. Focus sur 3 tendances phares.
Du 14 au 20 octobre dernier, plus de 500 000 visiteurs ont parcouru les halls du Parc des expositions de la porte de Versailles, un nouveau record d’affluence. Ce succès est dû au retour de constructeurs majeurs qui avaient fait l’impasse sur l’édition 2022, comme BMW et Citroën.
L’électrique à perte de vue
Impossible de passer à côté : l’heure est à l’électrique. Devant l’urgence environnementale et le besoin de conformité réglementaire, les constructeurs font de cette transition leur cheval de bataille, et l’engouement des visiteurs est au rendez-vous. Il n’y a qu’à voir les curieux qui se bousculent autour de la R5 E-Tech, une modernisation 100 % électrique de l’emblème des années 80, et de la R4 E-Tech, une réinvention néo-futuriste de l’ex-4L qui conserve quelques codes de l'originale.
Plus loin, le corner MINI présente la Aceman JCW, une sportive gracieuse capable d’un 0-100 km/h en 6,4 secondes. Quelques dates clés du calendrier du constructeur sont dévoilées : à partir de 2025, 100 % des véhicules neufs MINI seront électriques, et 100 % de la gamme le sera dès 2030. Le message sur grand écran de la maison mère BMW ne laisse aucun doute : We Are Electric*.
D’ailleurs, en-dessous de l’affichage aux couleurs saturées, deux berlines d’un vert profond font honneur aux designs épurés de la marque : la i4, première berline électrique du constructeur allemand, et la i7, modèle XL qui conjugue espace et luxe.
Au-delà de l’aspect esthétique, les avancées en matière d’autonomie rassurent ceux qui s’accrochent aux moteurs thermiques. Les batteries sont désormais capables de tenir la distance sur plusieurs centaines de kilomètres, même à 130 km/h (le Renault Scenic E-Tech assure par exemple 310 km sur autoroute, avec une batterie de 87 kWh). Peugeot, qui présente 12 véhicules 100 % électriques dont 9 modèles particuliers et 3 utilitaires, souhaite de son côté convaincre les hésitants en proposant une garantie de ses batteries sur 8 ans. La E-408, exposée en première mondiale, est par ailleurs dotée d’une autonomie de 450 km en adoptant une vitesse moyenne de 47km/h, selon le protocole WLTP.
Cap sur le recyclage des matériaux
Autre phénomène qui saute aux yeux, l’importance que les constructeurs accordent à l’impact écologique des matériaux qui entrent dans la fabrication de leurs véhicules.
Chez Renault, le cuir des intérieurs de la gamme E-Tech a été remplacé par des matériaux textiles, les pare-chocs sont composés, entre autres, de plastique recyclé, et la carrosserie est partiellement conçue à partir de chutes d’aluminium. Résultat : la R4 E-Tech est recyclable à 87 %.
Du côté de BMW, on remarque également cet effort. Le constructeur allemand affirme que ses modèles sont recyclables à 95 %** (99 % des déchets de production seraient par ailleurs réutilisés) et s’engage à limiter les pièces. À titre d’exemple, un symbole fort : le logo de la marque n’est plus ajouté sur le capot mais embossé dans un blanc immaculé.
Des nouvelles technologies qui attirent l’œil
De la R5 à la E-5008 en passant par la i7, les technologies d’aide à la conduite et de divertissement fascinent. Au volant, on remarque les Head-Up Display (HUD) ou affichages tête haute, à hauteur d’yeux, pensés pour éviter au conducteur de baisser le regard jusqu’au tableau de bord pour avoir accès aux informations qui lui sont nécessaires (vitesse, guidage GPS, voyant d’essence…).
Les écrans digitaux gagnent, eux, en taille et en informations. La R5 en possède deux à l’avant de 10 pouces chacun, avec Google intégré et la possibilité d’installer ses applications. Toujours côté Renault, découverte du nouvel assistant vocal Reno, basé sur ChatGPT, à qui l’on peut simplement évoquer un frisson pour qu’il augmente le chauffage ou remonte les vitres du véhicule. Peugeot innove également avec son i-Cockpit® inédit présentant le volant Hypersquare***. Au programme : prise en main intuitive avec commandes tactiles personnalisables et système de direction électronique pour un contrôle précis et réactif, sans connexion mécanique. L’Hypersquare intégrera un modèle de série Peugeot dès 2026. Chez BMW, le siège limousine de la i7 et l’écran qui diffuse Netflix pour les passagers à l’arrière amusent les visiteurs.
Le discours reste toutefois centré sur l’action. L’industrie de l’automobile vit un tournant que les constructeurs semblent prendre au sérieux, au vu des modèles exposés et de leur engagement vers l’électrique et le recyclage des matériaux. Cette transition aura un impact inévitable sur les flottes d’entreprises, puisqu’un véhicule sur deux qui roule sur nos routes est un véhicule d’entreprise, explique Margy Demazy, Directrice commerciale d’Arval, lors d’une conférence organisée par BNP Paribas sur le salon. Ronan Perrier, Directeur du Consulting et de l'Arval Mobility Observatory, a quant à lui résumé en trois piliers clés la façon dont il faut penser le mix énergétique de ces flottes : People, Profit et Planet (les personnes, l’économie et la planète). « Les enjeux environnementaux ne se substituent pas aux enjeux économiques d’une entreprise ni à la politique RH, ajoute-t-il. Ces trois facteurs se cumulent. La conduite du changement est primordiale pour s’assurer une transition énergétique qui fonctionne. »
La transformation est en route.
*Nous sommes électriques.
** https://www.bmw.fr/fr/topics/univers/shift-in-motion/tribune-vincent-salimon.html
***Hypercarré.